Friday, October 9, 2009

Du cynisme : to be or not to be

Je pensais ces jours-ci que le cynisme n'est pas juste un trait de caractère, mais souvent signe de déceptions.

Cette condition ne me caractèrise pas souvent, mais il m'arrive parfois de l'être, ou d'avoir des pensée ou des remarques allant dans ce sens, souvent comme mécanisme de défense, surtout, ou tout simplement pour être méchante, auquel cas je ne les fais même pas passer pour du cynisme.

Mon ami de facebook M.H., trouvait un peu plus tôt aujourd'hui que un certain M.W. "is too cynical", voici deux des commentaires de ses amis :

Cynicism is the tool of the scared.

I once read that a cynic is a passionate person who doesn't want to be disappointed.


D'un autre côté, monter sur ses grands chevaux devant quelqu'un d'intègre et de complètement inoffensif est un signe de faiblesse et de peur encore plus fort que le cynisme. Mais d'accord, parfois aller trop loin en pensant amuser ou en pensant juste à soi-même, c'est aller trop loin, d'accord, on ne peut pas tout savoir de quelqu'un, et le peu de choses qu'on se dit parfois, même des choses pas sérieuses dites pour niaiser, peut être tenu pour révélateur, par quelqu'un qui ne sait pas lire entre les lignes et prend tout au pied de la lettre, ou qui ne voit pas plus loin que son bout du nez, ou de son cocon habituel de mensonges éphemères; ce qui reste, de nous tous et chacun, au bout du compte, ce sont les mots, dits ou écris, alors aller à l'essentiel, surtout, et ne pas oublier de lire entre les lignes...

Friday, September 11, 2009

Being (eternally) clumsy has its downsides...

Ce matin j'avais chaud (le soleil tape sur notre chambre à coucher), alors j'ouvre toutes les fenêtres, mais lorsque je reviens après avoir emené Angé et Lu à leur garderies respectives et fait quelques courses pour mon "souper de filles" de demain soir, il me semble qu'il fait froid tout à coup et lorsque j'essaie de fermer une des fenêtre vers 10h05 (je suis sure que quelqu'un a mal pensé de moi, comme on dit chez nous), je me prends le petit doigt de ma main droite dedans, en plus je la fermai de toutes mes forces, c'est la fenêtre qui me donne le plus de trouble à fermer, heureusement elles ne sont pas toutes comme ça...

J'ai encore horriblement mal, jusque dans la paume, du sang coulait de mon ongle et je crois bien que c'est enflé et violet (mais je n'ose pas encore enlever le sparadrap pour voir le dégât). C'est le prix à payer, en plus des larmes, pour avoir "deux mains gauches", ou d'avoir la tête dans le nuages tout le temps, à moins que ce soit les deux avec moi? Je ne suis définitivement pas chanceuse...en plus demain mon père travaille de nuit, je pensais leur laisser les enfants pour avoir le temps de préparer un peu mon souper et qu'on soit tranquilles, mais il semble que ça ne marche pas, vu qu'il va vouloir se reposer pendant la journée, alors les cocos seront avec nous, mais comme on est nombreuses et qu'ils se coucheront relativement tôt, I guess ça ira...

In other news, après mon accident ce matin j'ai été à la Coop m'acheter un recueil dont j'ai besoin. Demain Angé commence son cours d'évéil musical le matin et le cours de ballet en début d'après-midi, yey, j'ai hâte pour elle! Il n'y a rien de mieux que du pain, du beurre et de la confiture Bonne Maman lorsqu'on veut se sentir mieux, c'est magique...

Monday, September 7, 2009

Nouvelles

Je ne peux plus mettre des photos sur aucun des blogs pour l'instant, c'est plate, j'ai atteint le quota, alors il va falloir trouver une solution, je ne sais pas trop ce que je peux faire...

J'avais plein de belles photos du weekend en plus.

Lundi après-midi, les cocos d'amour sont de retour, ils regardent un film, et mangent du mais et du popcorn...Angé vient juste de se faire mordre un doigt (un peu de sang coule) par Lu, qui voulait lui arracher son morceau de mais, malgré qu'il avait le sien...Il y a du popcorn et des morceaux de mais collant partout dans le salon, et cela ne fait qu'une demi-heure à peine qu'ils sont là, voilà pour mon beau ménage de ce matin, mais enfin je suis heureuse de les avoir de retour.

Samedi un gros barbecue au jardin chez mes parents, pour l'anniversaire de ma mère. Ensuite moi et ma soeur, pendant que tout le monde (ou presque, sauf mamie et Angé) faisaient la sieste, partons sur son scooter (j'ai trop peur au début, mais après je m'y habitue, c'est assez le fun), la seule chose que j'aime pas, c'est le casque, allons au Square Décarie (après une virée sur Monkland pour un café au lait et pour voir s'il y a de la place au coiffeur et spa du coin pour qu'elle se fasse couper les cheveux, mais pas de place, et elle n'avait pas de rv) elle m'invite à une pédicure-manucure.

Le soir je retrouve ma chère Alb. sur Monkland, nous prenons une bière et des nachos sur la terasse de ce pub, on fait pas mal de catching up, même si on s'était parlé aussi dans la journée au téléphone, elle a une belle robe de Liz Caliborne, les gens de la table à côté n'arrêtent pas de nous regarder et de nous écouter parler, c'est genant, (alors nous faisons semblant d'être un peu soules et nous nous faisons entendre (toutes, environ 20...) nos sonneries de cellulaire réciproquement, le volume au max, en les commentant chacune), je suis pas mal chic moi aussi, mes cheveux bien lisses et beaux, et je vois mon ancien prof de math du cegep, M. F., celui qui avait un kick sur moi, je crois (espère)qu'il ne m'a pas vu, il était creepy, however in a somewhat cute way, he seemed really old, but I don't think he is more than 40. Nous faisons une longue marche jusque dans son coin presque, elle attend ensuite l'autobus avec moi.

Dimanche matin je fais (semblant de faire) le ménage après un late breakfast d'oeuf et bacon (parfois j'en envie plusieurs jours de suite, des oeufs et bacon, ensuite je n'en mange pas pendant des mois), et vers 2h je rencontre Nini et Lorraine, nous allons au Salon de la mariée, nous sommes un peu déçues, il n'y a pas grande chose à voir... c'est assez petit cette fois, et N. ne voit rien qui lui plait, car c'est pour elle qu'on y va, ou enfin pas grande chose, et nous sommes d'accord avec elle (les robes ont l'air faites de tissus cheap, il y a trop de photographes, et n'en a pas besoin, puisque je crois que F. le fera, et presqu'aucun gâteau et un seul traiteur où tu pouvais déguster, donc décevant). Une bière (moi), une margarita (Lorraine), et un lait frappé à la vanille (Nini), plus nous partageons du bruschetta, vers 4h sur la terasse du Boccacino's sur McGill College, en plein soleil qui frappe fort, j'avais mis de la crème spf 50 sur mon visage, mais lorsque nous partons mes joues sont roses (heureusement j'avais mes grosses lunettes...). Un tour chez BCBG en haut au robes.

Le soir un bon souper bien arosé avec de bons amis, un bon poulet au cari, du vin rouge, un gâteau à la framboise et au biscuit avec du cidre pétillant (que j'avais emené), du thé vert, je visite leur nouvelle maison, qui est très bien, 3 chambres à coucher et une belle vue du balcon en arrière, le jardin a un poirier et un prunier, pleins de fruits les 2,ce serait le paradis pour moi, nous écoutons de la musique latino, parlons de nos projets futurs, lisons Elle Québec (la très drôle section "Mes pires first dates"). Une très belle soirée.

Ce matin je me lève tard pour une fois, enfin je me fais révéiller à 9h10 par F. qui veut passer à 10h pour récuperer son sac photo qu'il a mis chez moi pendant son déménagement, ainsi que son permis et sa carte du Y, qu'Angé lui avait subtilement enlevé du portemonnaie et caché ensuite, pour que mamie les retrouve par hasard. N. et moi nous nous rencontrons vers 11h30 (après que j'ai pu nettoyer mes planchers, enfin, cette fois), au coin de J.B. et Cdn, nous allons bruncher à la Brulerie, elle m'invite, sur la terasse, mais les guêpes nous font rentrer à l'intérieur vers la fin du repas (quelles fatiguantes!...), nous prenons toutes les deux "la Fantaisie", moi avec des oeufs miroir et pain blanc, et elle tournés et pain brun, mais la serveuse se trompe, une deuxième fois, et lui emène du blanc à elle aussi...On fait ensuite des courses au ExoFruits et au marché du coin, les seules ouverts.

De retour chez moi, je finis de ranger la maison avant que les cocos rentrent, et je réponds au message d'une autre long lost friend (il y en a bcp en ce moment on dirait, de ce genre de retrouvailles, je'en suis ravie), en fait une de mes meilleures amies d'enfance et adolescence, S., qui m'avait donné récement un peu de ses nouvelles : elle a une petite fille de 2,5 ans, et elle est ophtalmologue, va passer bientôt son examen de spécialiste.

Voilà pour mon weekend, et vous, qu'avez-vous fait? J'espère que vous avez passé un merveilleux et reposant long weekend, tout comme moi, back to reality now :)

Friday, September 4, 2009

Khadr

La Cour Suprême annonce aujourd'hui sa décision d'accorder l'autorisation d'appel dans l'affaire Omar Khadr. C'est le gouvernement fédéral qui va en appel de la décision de la Cour fédérale d'appel, qui dans un jugement à 2 contre 1 avait ordonné à Ottawa de demander le rapatriement de M. Khadr, le jugement de première instance de la Cour fédérale allant dans le même sens.

Je n'ai aucun doute quant à la décision que la C.S. ve rendre dans ce cas, mais pourquoi ce gouvernement continue dans cette voie, aller en appel une fois de plus? L'appel sera entendu le 13 novembre, dans le contexte d'éléctions potentielles.

A suivre (il faudrait que je lise les motifs du juge dissident de la Cour fédérale d'appel, ce devrait être interessant)...

Thursday, September 3, 2009

Ma journée










Une salade de bébés salades de toutes sortes melangées, avec de la roquette (que je mange avec à peu près n'importe quoi), de la mangue, et une vinaigrette à l'aneth, ail, huile d'olive et vinaigre balsamique. yummy...



















Une de mes choses préférées, les "jeleuri", quoique ceux-là ne sont définitivement pas les meilleurs, pas assez moelleux mais font l'affaire...Lorsque j'étais jeune et, avec ma soeur, nous étions présentées avec une boite de ces gelées au sucre, je me sentais vraiment speciale, le traitement VIP dans ce temps-là, je ne saurais dire pourquoi, peut-être qu'on n'en trouvais pas souvent dans le commerce (vu la rareté de toutes choses nourriture confondues), ou cela se peut à cause de mon père qui a eu depuis sa jeunesse une sorte d'adversité au sucre (c'est pas qu'il n'en mangeait pas, mais les gâteaux, glaces, chocolat ne faisaient pas partie de ses mets préférées, et il nous parlait souvent des "effets secondaires" du sucre : les caries et la prise de poids potentielle. Et maintenant qu'il fait du diabète, on dirait qu'il avait raison de le détester le sucre, comme s'il savait pour plus tard, en quelques sortes...)
N'empeche que les boites de gelées me faisaient sourire et rêver pendant au moins toute la journée : ces boites, assez grandes, rectangulaires, de diverses couleurs (il y en avait plusieurs sortes, des roses avec deux têtes d'enfant, une fille et un garçon, déssinés dans le style caracteristique des années 60-70, ou des oranges, plus petites), avec à l'intérieur, plusieures rangées de ces merveilles sucrées, tels des joyaux brillants, qui me faisaient des clins d'oeil on dirait avec les grains de sucre reflétant la lumière.

On les mangeait, avec ma mère et ma soeur, et on essayait de deviner à quel fruit ils sont, on en proposait un chacune et ensuite on regardait à l'arrière de la boite...Et ils faisaient rarement long feu. Comme on ne devait jamais manger toute la boite d'un coup, en garder pour demain, ma mère les cachait, comme elle faisait souvent avec plein d'autres choses, dans le gros placard près de la cuisine, mais sans succès, car le lendemain matin je les retrouvais dès qu'elle partait au travail, et ma grand-mère, qui nous gardait, n'étant au courant de rien (ou faisant semblant de ne pas l'être) ne disait rien en me voyant, avec une chaise, fouiller dans ce gros garde-manger, où sur les rangées d'en haut il y avait des dizaines de bouteilles d'alcool de marque étrangère, qui me fascinaient par leurs étiquettes.

Je pouvais ainsi fouiller à plusieurs moments de la journée sans que ma mamie s'inquiète outre mesure, me connaissant (fouiller partout était un de mes passe temps favoris...), et à chaque fois, j'en prenait une autre, de ces merveilles sucrées, sans même le dire à ma soeur, que j'avais trouvé la cachette. Il va sans dire que je me retrouvais le soir devant deux personnes assez fachées, ma mère et ma soeur, leurs visages se ressemblant, avec leurs cheveux presques noirs coupés aux oreilles de la même façon, fronçant de la même façon, me criant chacune à son tour (au fait, c'est ma soeur qui commançait : "Agiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!! Qu'est-ce que t'a encore fait?...." en voyant la boite presque vide, et moi, je ne faisais que rigoler de mes exploits et courais pour pas qu'elle m'attrape, comme Angélique fait, et je ne revenais que lorsque la boite se rouvrait à nouveau, en essayant de ne pas rire, et en prenant un air de chien battu...

Saturday, August 29, 2009

2-bite brownies and other news


If you have not tried 2 bite-brownies before, you're definitely missing something, they're wonderful. I just had one, and Bibi's pushing two right now in his mouth, I'm happy to have bought them yesterday, since it's been a while. Most grocerie stores have their own version, so you can find them anywhere.

Speaking of brownies I have not had in a while also, the St-Hubert brownies that come in these little yellow packages are very delicious too, with big chunks of nuts in them, more of a traditional brownie.

In other news, DJ Am is dead, just 36...that's sad, remember he survived a plane crash just a year ago?...

And to add-on to my Benoit story from the other day, I have met him again while taking Bibi to his daycare yesterday morning, and he was with his sister on L. street, the same woman I have seen in a picture on the internet... So I guess he's not a hospital escapee ;)

My story (the rest of it) on my favorite time of the year is coming soon.

And in happier news, Pepette's back in town, still at her grand-ma's though.

Thursday, August 27, 2009

Favorite and least favorite times of the year

Eh oui, il est venu le temps de mettre des chaussettes dans la maison (j'adore ces chaussettes hautes de Betsey Johnson), jusqu'à ce qu'ils démarrent le chauffage au moins, d'ici une couple de mois.

Cela a commencé hier soir, ce froid, brusquement, malgré les papillons dans le ventre qui me torturent tout l'après-midi, et mon coeur qui me donne des palpitations littéralement, vers 1h30-2h, il bat de façon très irrégulière, très lentement et fort, cela m'arrive pour quelques secondes à chaques 3-4 mois, mais là c'était long comme jamais, j'ai du aller chercher mon portable, je me suis fait peur moi-même comme une vieille hypocondriaque, pour appeler quelqu'un si ça continuait, le fait de m'être mise debout pour aller chercher mon téléphone l'a arrêté, avant je m'étais allongée dès que cela a commencé, anyway je dois aller voir un medecin pour ça, voir si j'ai vraiment un souffle au coeur comme ma mère m'a dit).


Mis à part ces problèmes physiologiques, ce fut comme un aquiècement, une acceptation, la réalisation de quelques chose qui jusque là ne l'était pas (réalisé et accepté). Et de là je me tourne et retourne dans mon lit jusqu'à une heure du matin, sans être capable de dormir, et Lu qui ronfle de son nez bouché (si petit ce nez, et si puissants ces ronflements!...), mais rassurez-vous, cela n'a rien à voir avec aucune des choses que j'écris ici.


My least favorite time of the year, the one that gives me goosebumps and anxiety, and always has, is around the beginning to the middle of august, the (almost) end of the summer, which I hate. I love summer, I always had, birhtday, vacation, the seaside when younger in my country, no school, freedom and trips, skimpy clothes, walking a lot, going to the parc, terasses and pools. At some point though, in the beginning of august, the weather starts to cool down, especially in the mornings and evenings, shorter days and shorter evenings, you start to need a light sweater and you're not yet accepting the fact summer may well be over soon, as well as the summer vacation, if you're in school. It's painfull, the denial is strong in the beginning.


My favorite time of the year is just after that (it's funny they're just back to back), the beginning of autumn, the red leaves, trips for hiking in the mountains, the excitement of the new school beginning, new crayons, books, notebooks, their smell I still remember, getting back old friends not seen for months, the wine making in the countryside of my father's home village, apple picking, sunny but cooler days, new clothes, pullovers and coats, going back home from wherever, and finally accepting summer is over and something new has started, something fresh and exciting and new. Different smell and different feeling. Different.


The least favorite time of the year, and it still is, no matter how many things change throughout the years, even if I am now in a new home, and even if I like it even more than when I was young, going back to school, this time still scares me a little.
I used to wake up in the morning and my grand-mother would make my breakfast : bread and butter, honey or jam, or cheese sometimes on the bread, with chocolate milk (or was it coffee with a lot of milk as I was getting older?), at her home on the outskirts of Bucarest, and for a few days she was telling me that mornings were now getting chilier, so she would then ask me whether I would still want to have my breakfast in the garden, and I would get mad at her, for why is she asking me that, of course I still want to eat outside, it's not like it's winter already or something...

As she put the food in front of me, I was really starting to feel it, the cold of the august morning, and although shivering, I would refuse and take off as soon as she was going back in the kitchen her favorite (and mine) lavender colored cotton sweater she wore for special occasions, or she put on my shoulders whenever I was cold. But I did not want no sweater, because I did not want to see that summer will soon be over, ok, maybe not right away, but soon, in 3-4 weeks, so only 3-4 weeks left of the long, looooong summer vacation.


It's not like I did not want to go back to school, not at all, I always liked school, my friends and colleagues from my class, my teachers, studying was fun too, but there was something difficult to accept about things that finish, things that change, people I would have to say good-bye to (my grand-mother, even though she was not far from our home, and she came to visit us every week almost, my friends from her neighborhood), going back at home, where things were a little different. And that gave me a little bit of sadness and papillons dans le ventre.


I was especially sad in front of the realisation I would have to leave my grand-mother and her welcoming house, where I felt so at home. I was first brought there to her when I was a few weeks old during my first summer ever, and then when I was about 7 months I moved there to live with her, so my parents can finish university. So I knew every corner, object and little spider of this house like the back of my hand.

As a baby at that time I think, I got really close to her (and also to my uncle who was living wih her, my mom's brother, which at that time was just recently married, and wanted to have children of his own, and he loved me a lot, him and my aunt taking care of me and walking my stroller around town), and for the rest of the time I knew her, I felt closer to her than anybody else. So it was sadening for me to go back home to the city, at least for a while.


As I was sitting looking at my food, I did not feel like eating right away. Normally I would get a book (I was always reading one while eating, sometimes even at noon if we had no one over), put my naked feet on the side of the table (as an american, she would say, and even now if I am alone, I eat and study in this position), and eat. But not now. Rather I held my legs under my chair, and feeling the cold, wondering why I am already awake, before my sister and two cousins which were there all the time, since I was not (even then) a morning person, looking at everything around me, smelling the air, seeing the morning light, lighter and whiter than before, less yellow light, thinner the objects.


I was looking at everything as if noticing every little detail for the first time, wanting to have an exact imprint of the view I had, for later, to remember it exactly how it was : the whole side of the house, the vine from its walls to the fruit trees on the other side of the garden, making for shade and cool all summer long (and summers there were hot), the swing close to the well (of which water I did not like the taste, so she was getting my water from the street corner well), the high, dark green fence in front of me, through which I would see one neighbor or other pass, going about their daily business, tanti Tanta's house across the street, her in her garden, or coming over to our house's fence shouting at my grand-ma always "Fa, Ecaterino!...", asking for this and that, the ocasional, rather rare, car passing our street, every detail and object I saw and registered in my head like a photograph, for later (and tougher) times, my home. Even though just summer home.

And the light of the morning sun was different, somewhat whiter, and the air smelled of other things, like of raisins ripe on the vine, and of nuts from the nut tree (the biggest and oldest tree from all around that neighborhood) becoming nuts, and other things I have now forgot.


Summer home, but also adventure home, for everything was an adventure. Or so it seemed then. Or so it seems now.


More to come tomorrow, since almost falling asleep while typing..........

This morning I met Benoit

Or so he told me his name was. But I guess it was.

I was walking back from Lu's garderie and I saw Benoit coming from the back side of this "for rent" home (2100$ for a 7 1/2). At first he walked a little behind me and then he started talking, first I think about the chili weather (it was cold this morning, as a matter of fact), and then about the hospital we were walking past.

Benoit wanted to know everything about me, it seemed. He asked me very precise questions (starting with my accent, a classic starter, but not so precise, he went on though to ask me about what I do, where I go to school, if I was going to school right then, what my parents were doing and how I managed to live on being a student, telling me I was "très débrouillarde"-that much is true and I have a high limit on my credit card). He did not even know I had 2 kids to feed and clothe and entertain, I did not tell him.

I found his questions and his interest funny, so I answered them, at least by half-truths (my 2 cents today : always better to tell a half-truth than a lie, in case it comes back later, then you can work around it), but to this complete stranger I could have told just about anything, as I used to do when I was younger, inventing all these stories just for fun.

But somehow, instead of finding this creepy, this old man questioning me so thoroughly, I found myself answering, sometimes by half truths, or smiles.
I like talking to people, meeting people, sharing bits about even just the weather, it doesn't matter if it's on the street or the metro, but usually I am the one starting the conversations, being not exactly the approacheable type sometimes; and also this old gentelman was well dressed and well mannered (although I forgot to look at his shoes, they do tell everything, especially about a man), so I did not really mind... At least he seemed so, I mean he seemed nice and normal, anyway, although you never know (maybe he has Alzheimer's and was actually escaping from the hospital without anybody knowing, and he was hiding behind that house for rent :)

And the questions he asked were not potentially dangerous (or actually the answers I gave him), I'm saying this because I am always thinking for the worst somewhere in the back of my head, and being always afraid of my shadow.

He also shared a lot of things about himself, during a 5 minutes walk I learned that he came from Boston (where he went in 1964, or was it 1974?, or maybe 1967? something like that), to study, and then he stayed there, now visiting his sister, P.T.(and he spelled the name for me), diréctrice du département d'anthropologie (I googled her briefly, and she does exist, and she's the diréctrice), and he was going to get groceries from a store on cdn, but did not know where to go, I have directed him to Metro.

Also, he sort of saved me by being hit by the bus (twice), as I was walking close to the street and the bus driving so close that this nice gentleman thought the bus might have hit me with its mirror, although not true in my opinion, I don't think I was going to get hit by it, but maybe I was, being so clumsy as usual and not completely awake (it was, after all, before 9), I will never know now, maybe I have met this person so he saves me from a trip to the hospital.

Anyway, I'm blabbering (does this word even exist?), but there it is, my story of the day, which by the way got a lot better and more fun as it went on, starting with some shopping (it has been a while, I love Zara, even though I restrained from buying, just trying on things for once, I have found this black top for going out (40$, so sexy), but then I thought I am not really going out lately, and will be even less in the near future, so I forgot about it. I got the most beautiful jeans from American Eagle Outfitters, very light in color, soft and a little strechy, not even that expensive, and then I saw 2 more nice pairs at Zara but did not buy them since I had the one from AE already (this store I don't even ever go to...), on the other hand I have bought underware for Angélique, and several items for Lu who's growing...

Wednesday, August 26, 2009

"The Archipelago of kisses" (or the cutest poem I read recently)

The Archipelago Of Kisses

We live in a modern society. Husbands and wives don't
grow on trees, like in the old days. So where
does one find love? When you're sixteen it's easy,
like being unleashed with a credit card
in a department store of kisses. There's the first kiss.
The sloppy kiss. The peck.
The sympathy kiss. The backseat smooch. The we
shouldn't be doing this kiss. The but your lips
taste so good kiss. The bury me in an avalanche of tingles kiss.
The I wish you'd quit smoking kiss.
The I accept your apology, but you make me really mad
sometimes kiss. The I know
your tongue like the back of my hand kiss. As you get
older, kisses become scarce. You'll be driving
home and see a damaged kiss on the side of the road,
with its purple thumb out. If you
were younger, you'd pull over, slide open the mouth's
red door just to see how it fits. Oh where
does one find love? If you rub two glances, you get a smile.
Rub two smiles, you get a warm feeling.
Rub two warm feelings and presto-you have a kiss.
Now what? Don't invite the kiss over
and answer the door in your underwear. It'll get suspicious
and stare at your toes. Don't water the kiss with whiskey.
It'll turn bright pink and explode into a thousand luscious splinters,
but in the morning it'll be ashamed and sneak out of
your body without saying good-bye,
and you'll remember that kiss forever by all the little cuts it left
on the inside of your mouth. You must
nurture the kiss. Turn out the lights. Notice how it
illuminates the room. Hold it to your chest
and wonder if the sand inside hourglasses comes from a
special beach. Place it on the tongue's pillow,
then look up the first recorded kiss in an encyclopedia: beneath
a Babylonian olive tree in 1200 B.C.
But one kiss levitates above all the others. The
intersection of function and desire. The I do kiss.
The I'll love you through a brick wall kiss.
Even when I'm dead, I'll swim through the Earth,
like a mermaid of the soil, just to be next to your bones.

Jeffrey McDaniel



Even when I'm dead, I'll swim through the Earth,
like a mermaid of the soil, just to be next to your bones. wow, that's so cute.



Interesting

These days I am dreaming of :




















Repetto ballets flats, skinny jeans with ankle zips, the entire Chanel fall 2009 Venise makeup collection, Princesse Tam-Tam underware, the new Tiffany keys, Smythe coats and jackets, the new leather motorcycle jacket from Guess...

Tuesday, August 25, 2009

Just for fun : latest crushes








I have been watching (some) tv lately (don't like it much, there's nothing on, and no time either), mostly Rdi (pour les nouvelles) and The Food Network, hence two of my crushes pictured here : Tyler Florence and Chuck from Chuck's day off, I think there's something sexy about a man that's cooking, not being much of a grandiose cook myself, and there's always a little chubbiness involved, which I like. The other is John Hamm, I bought Vanity Fair yesterday and his pictures look really good (it's been month since I have bought magazines, but yesterday I splurged on 2, not one, VF and In style, but both worth it : they're so big!). Anyway, there's also Brad Pitt lately, even though no picture since I'm in a hurry to go check out one of my exams from summer session, I have never really had a crush on Brad Pitt, but lately a little, even though I am not into older man, and there's also Bobby Flay (again older and not really a crussh, but there's something cute about him, I have been watching The next food network star, you can tell!)

Saturday, August 22, 2009

Thursday, August 20, 2009

Yesterday an old friend wrote me a message (or "The joys of Facebook")

Je suis vraiment contente d'aller une fois par jour le matin sur facebook, comme ça j'ai pu voir le commentaire de mon amie D. de LA. sur une photo d'une vieille amie commune V., à qui je n'ai pas parlé depuis des années, et à laquelle je suis vraiment contente de reparler, ne serait-ce que brièvement, alors je l'ai demandé de me confirmer comme amie, sur facebook (je n'aurais pas cru qu'elle fait du facebook, mais maintenant tout le monde est hooked, même les plus endurcis, ça a ses bons côtés quand même...), mais je ne lui ai rien écrit, j'allais le faire, c'est sur, mais n'avais pas trouvé le temps ou tout simplement les mots.

Alors j'ai été très contente qu'elle m'écrive un message en me donnant de ses nouvelles : après des études en médecine, un divorce, et un travail en France, elle fait maintenant un doctorat au Pays-Bas, où je suis d'ailleurs invitée et compte sérieusement y aller, l'année prochaine après un bref passage en Roumanie et deux semaines en Grèce avec C. (ne suis-je pas pleine de surprises?..:)

Mon premier souvenir de mon amie V., que j'ai beaucoup aimée et appréciée pendant plusieures années, même après mon départ il y a 16 ans, à travers des centaines de pages de correspondance, mon premier souvenir d'elle est en ce jour de ma première journée de lycée. Remplie d'excitation et d'appréhensions, je me dirige, à pas lents et surs vers mon nouveau lycée, j'ai trop hâte de voir mes nouveaux collègues de classe, que je vais connaitre et avec qui je vais partager plein de choses pendant les quatre ans qu'à ce moment là j'imagine que je passerai dans cette école.

Une fille me dépasse à un moment donné, elle avance vite, d'un pas très rapide et assuré, une fille bien plus grande que moi, des longs cheveux droits blond-roux. A la voir comme ça la première fois, je sais déjà que je vais la rencontrer bientôt et bien la connaitre très bientôt aussi. Je ne me trompe pas. Alors je comemnce à marcher plus vite, pour la depasser avant d'arriver...

Elle était effectivement dans ma classe, je l'ai découvert par la suite la même journée, avec les 30 et quelques autres nouveaux visages, et je suis contente qu'elle l'ait été, dans ma classe, et que j'ai eu la chance de la connaitre. V. était, à cet âge-là (on avait tous plus ou moins 14 ans), et je suis sure qu'elle est toujours, ce qu'en anglais on appele "a breath of fresh air", et j'ai toute de suite pensé qu'elle était géniale et que je voulais être son amie, quoi qu'elle m'intimidait un peu. Elle était très garçon manqué (et j'ai eu plusieures amies comme ça, étant moi-même plus girly, et appréciant ce genre de caractère chez les autres), witty, rapide dans ses pensées et ses paroles, drôle et très très intelligente, charmante avec tout le monde et n'ayant aucune difficulté à se faire des amis, autant parmi les filles que parmis les garçons (chose dont j'étais secretèment un peu jalouse, car il me semblait que les garçons ne voulaient pas trop être mes amis et me faisaient plus les yeux doux) et tous les profs l'adoraient.

Je me suis toujours pensée assez intelligente moi-même, à ce moment-là aussi, mais elle c'était flagrant, et ce que j'admirais le plus, c'était la rapidité avec laquelle sa tête fonctionnait, et j'étais pas loin derrière, mais quant à la rapidité avec laquelle ses mots suivaient pour exprimer ses réflexions, là je pouvais toujours rêver, moi qui était plus lente, plus douce, plus rêveuse et plus indifférente.

Nous sommes devenues amies, mais elle en avait d'autres meilleures, et je me rappele avec grand plaisir beaucoup de ses exploits, de nos exploits, que je voyais comme des aventures extraordinaires à ce moment-là, sécher les cours, fumer dans les toilettes, tricher en cours de géographie, se faire expulser de la classe, aller regarder les matchs de basket des gars de notre classe, notre sortie de 3 jours à la montagne, ses blagues et autres histoires qu'elle racontait et qui captivaient tout le monde, nos cours de karate, son assurance devant toute personne et toute chose qui lui arrivait, que je regardais comme quelque chose de mangnifique et génial, et que je ne comprenait pas d'où ça venait, et qui me contaminait aussi.

Je me rappele aussi de son chien Max, de ses parents : son père aussi génial qu'elle, qui la traitait comme une adulte et amie, sa mère, super élégante et un peu distante, son ami Filip dont elle nous parlait souvent, comment elle m'appelait, "la princesse", son caractère très droit, très fair, son refus de prendre des raccourcis, sa façon de traiter tout le monde avec la même chaleur et ouverture d'esprit. Elle était également très douée pour trouver des nicknames qui matchaient à tout le monde

Nous avons beaucoup communiqué par lettres après mon départ pour ici, et j'ai toujours toutes mes lettres que j'ai reçues, d'elle et d'autres amis, et ses lettres étaient aussi drôles et en même temps aussi down to earth qu'elle. C'était toujours un plaisir de les recevoir. Je l'ai revue aussi lorsque j'allais en vacances à Bucarest avant, mais cela faisait plusieures années que je n'avais pas eu de nouvelles : je savais seulement qu'elle avait fini médecine, et qu'elle s'était mariée, ainsi que son nouveau nom (en Roumanie on prend toujours le nom du mari).

Alors lorsqu'elle m'a écrit hier, et réécrit aujourd'hui, après que je lui ai donnée des nouvelles de moi aussi, je me suis sentie vraiment reconnaissante du fait que j'ai connu cette merveilleuse personne qui ne m'a pas oubliée, après toutes ces années, et je me suis dit que tout le monde que j'aime ou que j'ai aimé dans ma vie, c'est pour une bonne raison, c'est parce que ce sont des personnes extraordinaires ... :)

Monday, August 17, 2009

They came a long way ...

Bomboane fondante. These were my only request that I can think of I wanted from my sister's trip (thank you so much), I am sorry to say they look wonderful, but taste nothing at all like the ones I remember...the inside maybe, but definitely not the outside, which is way too sugary. So I am a little disappointed, it must be 10 years since I have tasted these and have not found anything from here or elsewhere throughout my trips to replace them with, as I did for so many of the other stuff I liked about my childhood. I guess I should have never asked for them...

Some of the gifts I had from Nini's recent trip to Romania

I was asked to be demoiselle d'honneur!

Yep, et par sms ... J'ai dit oui, comme vous pouvez le devinez. Pas encore vu la bague. So let's begin to think about a dress ( I hope no color code ...), a date, and Angé and Lu's attire too ... yey! exciting

Weekend








Angé et Lu étant chez papy et mamie dès vendredi soir, j'avais beaucoup de plans pour ce beau et chaud weekend, mais finalement je ne fais pas grand-chose ... vendredi soir avec C. toute belle, nous mangeons sur la Place J.-Cartier, un resto dont j'oublie le nom (donc, pas fameux, juste ok, at least on est sur la terasse, mais rien de mémorable côté bouffe, et on aurait du s'asseoir à l'intérieur, il faisait très chaud et humide, ou aller à l'autre restaurant où on avait prévu d'aller, mais qui n'avait pas de place en terasse...). Elle me raconte son voyage en Roumanie, plein de faits divers (certains que je connaissais déjà et dont je ne raffolle pas spécialement, mais c'est bien d'être au courant de tout), et des potins politiques, ainsi que sa maladie causée par ... guess what? des "mititei". Une longue marche sur le quai et jusqu'au métro S. Victoria ensuite, c'est le fun.

Samedi matin je commence par du ménage, lessive et passer le balai, changer les lits, un mal de tête et envie de vomir...I guess j'étais trop fatiguée...il faisait assez chaud dans mon appart, alors qu'il n'a pas fait chaud de tout l'été, alors je n'ai pas fait installé la clim, mais voilà je pars chez A., à qui j'avais promis d'aller la voir, en y allant je me sens encore plus mal, mais chez elle je me repose un peu, nous parlons, je vois les yeux du bébé cette fois. Nous allons manger toutes les deux près de chez elle sur Somerlead, mais le restaurant jamaicain où on voulait aller et qui avait l'air bien avait un problème avec leur air climatisé, nous essayons pour littéralement 2 minutes, de supporter avec les ventilateurs, mais pas moyen de manger dans ces conditions, ils sont sympas, nous offrent des grands verres d'eau avec de la glace. Nous trouvons un petit rest. grec, qui était so-so, mais froid, at least. Au retour, j'aurais voulu rester encore chez elle et parler, jouer avec bébé etc., mais je ne me sentais pas bien, alors je suis repartie.


L'après-midi j'avais des plans pour la piscine, mais je n'ai pas été capable, alors je me suis couchée, et j'ai même pas pu dormir, je pense que je fais de la basse pression encore. Le soir aussi je devais aller chez J. pour un barbecue et sortir prendre un verre dans son coin ensuite, mais je n'ai pas été non plus, j'ai mangé puis je me suis recouchée...C'est plate, je n'ai pas souvent le temps de faire des choses pour moi, à parrt les derniers weekends, oui, mais là en plus je n'ai pas pu....


Dimanche j'ai passée une belle journée avec Pepette, j'ai été la chercher, elle puis son frère font faire des cauchemars déjà à leur grand-parents, à deux ils sont, supposément, "infernals", ils ne les écoutent pas, et eux ne sont pas vraiment connus pour avoir de l'autorité trop non plus ( :) ), nous partons manger, magasiner et au cinema, voir Ponyo (une histoire cute de petit poisson qui veut devenir fille, Ponyo, c'est moi ...), ensuite nous allons au parc et à un picnic sur le Mt-Royal, il fait enfin plus frais. De retour Lu nous attends, nous sommes tous crevés...

En plus de ça, it seems I can't have privacy in my life right now, meeting new freaks regularly, they are just everywhere lurking, I am doomed...at least this one not smart enough to find out my blog, or at least let's hope so (but my home adress yes)...non dangerous, ok, freaks, mais embêtant quand même...


La semaine comemnce bien, je me sens toujours aussi mal, sans force et energie, je me bourre de vitamines C, Lu a le nez qui coule, Angé n'a pas assez dormi, mais ça a l'air que j'ai trouvé une place pour Lu en garderie, pas trop loin, mais pas la même qu'Angé, malheureusement, maybe soon, mais anyway je m'en vais visiter à 3 heures.

Sunday, August 16, 2009

Thursday, August 13, 2009

Sooner than I thought...

I might get my driver's license! yey! in just a little while, a few more classes and then I'm taking the test. Can't wait now, I'm already thinking of where to go first (and whose car to barrow, of course!). Since my instructor and I decided we were not up for NY on tuesday (nah...not enough money...and too much rain ;) , maybe that's where I'll go first!

Samedi midi avec G.


Une belle terasse à l'arrière, je prends une Norvegienne et elle une Parisienne (vous l'aurez deviné, il s'agit de salades), on a un beau soleil, elle me raconte son voyage et ses nouvelles, et moi aussi, je reçoit plein de cadeaux pour mon anniversaire, de Fragonard et La Cure Gourmande et plein d'autre choses, merci encore. Nous marcheons un peu sur Laurier ensuite.
L'après-midi à la piscine, mais pas assez de soleil pour bronzer ni assez chaud pour se baigner, je compte me reprendre ce weekend.

Wednesday, August 5, 2009

Aujourd'hui je voudrais...


Aller en camping au bord d'un lac.

Richard North Patterson, à lire

Je lis ce livre










C'est très bon, j'apprend plein des choses sur les coulisses de la justice américaine. Comme par ex., ce que les avocats appelent un "artichoke" lorsque les jurés sont choisis : "An artichoke is a juror who knows I'm innocent because his dead mom tells him so". L'histoire est intéressante et captivante, il y a un peu de tout : family law, mediators, child psychologists (possible child molestation), divorce, murder (by whom ?, still not sure yet and the trial's about to begin), love, unhappy childhoods, spousal abuse, lawyers and politicains...

Richard North Patterson served as an Assistant Attorney General for the state of Ohio and has been partner in several leading law firms. He also served as the liaison for the U.S. Securities and Exchange Commission to the Watergate Special Prosecutor. His bio from wikipedia here.

Tuesday, August 4, 2009

Alberta c. Hutterian Brethren of Wilson (ou le test de Oakes revisité)

Interessante et surprenante décision de la C.S. concernant (une fois de plus) la liberté de religion (art. 2a) de la Charte canadienne des droits et libertés); le droit à l'égalité, un autre droit fondamental garanti par la Charte, art. 15, a également été invoqué par le huttérites, mais la Cour a chosit de l'écarter dès le départ. C'est du beau droit constitutionnel qui fera couler beaucoup d'encre, comme toutes les décisions concernant les droits et libertés garantis par la Charte.

Il s'agit d'un règlement albertain de 2003 (Operator Licensing and Vehicle Control Regulation, Alta. Reg. 320/2002, art. 14(1)(b) (mod. par Alta. Reg. 137/2003, art. 3) qui impose la photo obligatoire pour tous les citoyens de cette province titulaires d'un permis de conduire.

Les huttérites s'y opposent, en invoquant la liberté de religion, et lorsqu'il s'agit de ce droit, il sera evaluée la croyance, qui doit être sincère qu'une loi ou un règlement va à l'encontre des croyances d'une religion ou groupe religieux quelconque. En effet, les huttérites ont pu demontrer leur croyance sincère que se faire prendre en photo :

[29] Les membres de la colonie croient qu’ils désobéiraient au deuxième commandement s’ils se laissaient photographier : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre » (Exode 20:4). Ils croient que les photos sont des « représentations » au sens où l’entend le deuxième commandement et ne veulent participer en rien à leur création ou à leur utilisation. Le fait de se laisser photographier pourrait se traduire par une sanction, comme l’obligation de se tenir debout pendant les services religieux.

Les Huttérites sont une commaunauté basée sur un système colonies et de mode de vie rural, tout en exerçant certaines activités commerciales. Ils ont donc besoin de leur permis, pouvant difficilement, selon leurs dires, faire le choix de ne pas avoir de permis tout simplement, pour ne pas désobeir aux ordres divins, à moins d'encourir des dépenses. Ce mouvement anabatiste est originaire du Tyrol, en Allemagne, né au 16ème siècle est fondé sur les enseignements du Nouveau Testament : ses membres, ayant emigré au Dakota pour commencer, parlent toujours un dialecte allemand, rejettent toute forme de violence, même celle reliée à la légitime défénse, et croyent à la mise en commun de leurs biens. Ce sont des être pacifiques, ne commenttant pas de crimes, et ils sont environ 250 en Alberta. Lire plus sur eux ici : Huttérisme-Wikipédia.

Un article du blog du National Post par Colby Cosh apporte plus de lumière sur les huttérites et la présente décision ici.

Voici quelques extraits concernant les faits, les décisions antérieures, et la liberté de religion, tels que rédigés par la juge Abella (dissidente) :

[122] Les membres de la colonie Wilson ont refusé de se laisser photographier. L’Alberta leur a proposé deux solutions de rechange. Selon la première, ils se feraient photographier et leur photo apparaîtrait sur le permis. Cependant, le permis serait placé dans un emballage spécial que le titulaire n’aurait jamais à ouvrir, de sorte qu’il n’aurait aucun contact physique avec la photo imprimée. La photo numérique serait versée dans la banque de données. Selon la deuxième, une photo serait prise, mais elle n’apparaîtrait pas sur le permis. La photo numérique serait seulement versée dans la banque de données servant à la reconnaissance faciale.

[123] Les membres de la colonie Wilson ont rejeté ces deux solutions de rechange parce qu’elles exigeaient toutes les deux qu’ils contreviennent au précepte religieux qui leur interdit de se laisser photographier. Ils ont proposé qu’on leur délivre un permis de conduire sans photo, portant une mention indiquant qu’il ne peut être utilisé à des fins d’identification.

[124] À défaut d’une entente, les membres de la colonie Wilson ont contesté la validité constitutionnelle de la photo obligatoire. Ils ont eu gain de cause devant la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta (2006 ABQB 338, 57 Alta. L.R. (4th) 300) et devant la Cour d’appel.

Analyse

[125] L’Alberta concède que la photo obligatoire porte atteinte à la liberté de religion des membres de la colonie Wilson. Elle n’a pas contesté non plus le fait que cette exigence impose un fardeau distinct aux membres de la colonie, comme le juge de première instance l’a souligné :

[traduction] Le procureur général ne nie pas non plus que l’obligation incombant aux personnes qui désirent obtenir ou renouveler un permis de conduire impose un fardeau distinct à celles qui ont ces croyances.

Bref, le procureur général ne conteste pas la prétention que le fardeau imposé aux plaignants par l’alinéa 14(1)b) du règlement de l’Alberta 137/2003 porte atteinte à leurs droits protégés par l’al. 2a) et par le par. 15(1) de la Charte. Il est donc inutile d’examiner la question de savoir si l’alinéa 14(1)b) du règlement de l’Alberta 320/2002, dans sa version modifiée, viole les droits que la Charte garantit aux plaignants. [par. 6‑7]

[126] La liberté de conscience et de religion bénéficie d’une protection constitutionnelle prévue à l’al. 2a) de la Charte canadienne des droits et libertés :

2. Chacun a les libertés fondamentales suivantes :

a) liberté de conscience et de religion;

[127] Dans les arrêts Big M et R. c. Edwards Books and Art Ltd., [1986] 2 R.C.S. 713, le juge en chef Dickson a expliqué l’importance de ce droit, qui repose sur les valeurs de l’autonomie et de la dignité. Dans Edwards Books, il a qualifié la liberté de religion de « croyances intimes profondes qui régissent la perception qu’on a de soi, de l’humanité, de la nature et, dans certains cas, d’un être supérieur ou différent. Ces croyances, à leur tour, régissent notre comportement et nos pratiques » (p. 759). Dans Big M, il a écrit ceci :

Le concept de la liberté de religion se définit essentiellement comme le droit de croire ce que l’on veut en matière religieuse, le droit de professer ouvertement des croyances religieuses sans crainte d’empêchement ou de représailles et le droit de manifester ses croyances religieuses par leur mise en pratique et par le culte ou par leur enseignement et leur propagation.

[L]’insistance sur la conscience et le jugement individuels est [. . .] au coeur de notre tradition politique démocratique. [p. 346]

C’est en raison de l’importance cruciale des droits rattachés à la liberté de conscience individuelle que

la Charte canadienne des droits et libertés parle de libertés « fondamentales ». Celles‑ci constituent le fondement même de la tradition politique dans laquelle s’insère la Charte.

Vu sous cet angle, l’objet de la liberté de conscience et de religion devient évident. Les valeurs qui sous‑tendent nos traditions politiques et philosophiques exigent que chacun soit libre d’avoir et de manifester les croyances et les opinions que lui dicte sa conscience, à la condition notamment que ces manifestations ne lèsent pas ses semblables ou leur propre droit d’avoir et de manifester leurs croyances et opinions personnelles. [p. 346]


Pour moi, il s'agit d'une décision assez inattendue, et les motifs de la majorité (la Cour est partagée, ce qui veut dire beaucoup; personnelement, je suis plutôt d'accord -pour le principe et pour ce que les décisions de la Cour devraient être : des exemples pour les tribunaux inférieurs et pour la société en général, avec J. Abella et j'ai aimé les motifs du J. Lebel, dissident aussi, quant au fameux "test de Oakes", que j'ai étudié au cours de droit constitutionnel 2), rendus par la juge en chef McLachlin font du sens, mais plus dans le contexte du gouvernement actuel, plutôt qu'à la lumière des décisions précédentes de la Cour sur le même sujet (par ex., Multani).

La J. McLachlin pour la majorité mentionne l'objectif du règlement qui prétend porter atteint à la liberté de religion, et l'analyse de l'objectif d'une loi violant un droit garanti par la Charte est très importante, mais cela semble démésuré (les Huttérites sont environ 250 et, d'un autre côté il y a 700,000 albertains qui ne detiennent pas de permis de conduire) : l'objectif poursuivi par ce règlement (de la photo obligatoire impérative et de l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale) étant d’aider à prévenir le vol d’identité :

[15] Le juge en cabinet a constaté que le gouvernement avait pour objectif [traduction] « d’empêcher le vol d’identité et la fraude, ainsi que les divers méfaits que le vol d’identité peut faciliter, et [. . .] l’harmonisation des normes internationales et interprovinciales en matière de photo‑identification » (par. 10), dans le cadre de la délivrance des permis de conduire. Il a conclu que, même s’il était limité, l’objectif d’empêcher le vol d’identité associé au permis de conduire était « urgent et réel » (par.14).

Elle mentionne aussi (par.98) que : " Pouvoir conduire une automobile sur les voies publiques ne constitue pas un droit, mais un privilège.", la J. Abella n'étant pas du tout d'accord :

[167] Laisser entendre, comme le fait la majorité, que les effets préjudiciables sont mineurs parce que les membres de la colonie pourraient simplement faire appel à un tiers pour leur transport ne tient pas compte de l’importance de cette autosuffisance pour l’intégrité autonome de leur communauté religieuse. Quand il faut faire des sacrifices importants pour pratiquer sa religion devant un fardeau imposé par l’État, l’absence de coercition dans le choix de pratiquer sa religion n’existe plus.

[171] J’avoue aussi une certaine réticence à l’égard de la façon dont les juges majoritaires apprécient la gravité de l’atteinte à la liberté de religion. Elle semble sous‑entendre qu’il faut examiner la validité constitutionnelle d’un programme gouvernemental « obligatoire » différemment de celle d’un programme gouvernemental « conditionnel » ou d’un « privilège ». En toute déférence, je trouve ce raisonnement troublant. Il est à la fois inédit et incompatible avec le principe énoncé dans Eldridge c. Colombie‑Britannique (Procureur général), [1997] 3 R.C.S. 624, selon lequel « à partir du moment où l’État accorde effectivement un avantage, il est obligé de le faire sans discrimination » (par. 73).

[172] À mon avis, la question à trancher est celle de savoir si l’acte gouvernemental respecte la Constitution. La réponse à cette question ne devrait pas varier selon qu’il s’agit d’une loi, d’un règlement ou d’un permis. J’ai par ailleurs du mal à comprendre ce qu’on entend par un « privilège » dans le contexte des services dispensés par le gouvernement. Dès l’arrêt Roncarelli c. Duplessis, [1959] R.C.S. 121, la Cour a reconnu la grande importance que peut avoir un permis pour la vie ou la subsistance d’une personne et que le gouvernement doit exercer son pouvoir de délivrance de permis de façon équitable et conforme à la Constitution.


La décision est importante du point de vue du droit constitutionnel, surtout par rapport au test de Oakes (tous les juges passent à travers toutes les étapes de ce test, dans leurs motifs, mais le J. Lebel - dissident-fait l'analyse la plus complète).

Le test de Oakes (de mon cours de drt constit. 2) est utilisé pour déterminer si la démonstration de l'objectif de la loi ou le règlement portant atteinte à un droit ou une liberté fondamentale garantis par la Charte, peut se justifier dans le cadre d'une société libre et démocratique (article 1 de la CCDL : La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique). Il prend son nom de l'arrêt R. c. Oakes (1986), rédigé par le juge en chef Brian Dickson. Le test s'applique lorsque le demandeur a déjà prouvé auparavant qu'une disposition de la Charte a été violée. Il incombe à la Couronne de prouver que sa restriction satisfait les exigences du test Oakes.

Dans l'arrêt R. c. Big M Drug Mart Ltd. (1985), Dickson affirma que les restrictions des droits doivent être motivés par un objectif d'importance suffisante. De plus, le droit doit être limité dans la plus petite mesure possible. Dans Oakes (1986), Dickson creuse davantage la question de la norme lorsqu'un certain David Oakes fut accusé de vente de stupéfiants. Dickson, rédigeant le jugement unanime de la Cour, a jugé que les droits de David Oakes avaient été violés parce qu'il avait été présumé coupable (alors que tout inculpé est présumé innocent jusqu'à preuve hors de tout doute raisonnable du contraire). Cette violation n'était pas justifiée sous la deuxième étape du test, en deux étapes :

  1. Il doit y avoir un objectif réel et urgent ;
  2. Les moyen doivent être proportionnels ;
    1. Les moyens doivent avoir un lien rationnel avec l'objectif (critère dit du lien rationnel);
    2. Le moyen doit porter le moins possible atteinte au droit en question (critère de l'atteinte minimale);
    3. Il doit y avoir proportionnalité entre la restriction et l'objectif (critède de la proportionnalité).

Le test se fonde largement sur une analyse des faits, c'est pourquoi il n'est jamais appliqué de façon stricte et a été souvent modelé selon les besoins de la Cour. Une certaine superposition de ces critères est attendue puisque certains facteurs, comme l'imprécision, doivent être pris en compte dans plusieurs articles. Si la loi (au sens large) échoue au test Oakes sur un seul des points ci-dessus, elle est jugée inconstitutionnelle. Dans le cas contraire, la loi contestée réussit le test Oakes et demeure valide. Depuis Oakes, le test a été légèrement modifié.

Voici une partie des motifs du J. Lebel (quant au test de Oakes), car je ne pourrais pas le dire mieux que lui :

[183] Le test énoncé dans l’arrêt R. c. Oakes, [1986] 1 R.C.S. 103, se situe au coeur du droit constitutionnel canadien depuis les débuts de la Charte. La plupart des poursuites fondées sur la Charte sont centrées sur l’application de ce test. L’issue des cas complexes repose souvent sur la question de savoir si la restriction à un droit est justifiée en regard de l’article premier. Dans Oakes, notre Cour a voulu donner un sens et une structure à l’affirmation générale et vague qui figure à l’article premier de la Charte, selon laquelle les droits constitutionnels peuvent être limités dans la mesure où la restriction est justifiée en conformité avec les valeurs démocratiques du Canada. Bien que les tribunaux aient eu du mal à l’appliquer ou à l’interpréter, le test de l’arrêt Oakes a résisté à l’épreuve du temps et il demeure un élément essentiel de l’ordonnancement constitutionnel des droits fondamentaux au Canada.

[186] Il est bien connu que le test de l’arrêt Oakes impose à l’État le fardeau de démontrer l’existence d’un objectif urgent et réel. Il s’agit du volet du test qui porte sur l’objectif. Ensuite, l’État doit répondre aux exigences de la proportionnalité. Le premier élément du critère de la proportionnalité exige la présence d’un lien rationnel entre l’objectif et les moyens. Cet élément du critère porte nettement sur la nécessité ou l’utilité des moyens en rapport avec l’objectif. Une règle de droit qui ne contribue pas, d’une façon ou d’une autre, à la réalisation de l’objectif déclaré ne résistera pas à l’examen constitutionnel. Les tribunaux doivent ensuite examiner les moyens eux‑mêmes en se demandant s’ils portent une atteinte minimale au droit en cause (le critère de « l’atteinte minimale »). Enfin, la Cour devra soupeser les effets bénéfiques et les effets préjudiciables de la mesure (voir P. W. Hogg, Constitutional Law of Canada (5e éd. Suppl.), vol. 2, section 38.8; H. Brun, G. Tremblay et E. Brouillet, Droit constitutionnel (5e éd. 2008), p. 975‑976). Les motifs de la Juge en chef privilégient le dernier élément de ce critère pour justifier le règlement contesté au regard de l’article premier.

[189] La première partie du test de l’arrêt Oakes est étroitement liée à l’analyse de la proportionnalité. L’analyse du lien rationnel commande aux tribunaux de déterminer d’abord si les moyens choisis contribueront de quelque façon à la réalisation de l’objectif déclaré de la mesure législative. À ce stade également, les tribunaux ont rarement jugé les lois et les règlements déficients (Hogg, section 38.10(a)).

[190] Ce constat sur les décisions en matière constitutionnelle ne signifie pas que les tribunaux n’interviendront jamais aux premières étapes ou qu’ils ne devraient pas le faire. Toutefois, cette situation confirme que, après presque 25 ans d’application de l’article premier dans la jurisprudence, la clé du problème se trouve dans ce que l’on pourrait appeler le coeur de l’analyse de la proportionnalité, soit le critère de l’atteinte minimale et la pondération des effets. C’est à ces étapes que les moyens sont remis en cause et que leur lien avec l’objectif législatif est mis à l’épreuve et examiné. C’est aussi à ces stades que l’objectif en soi doit être réévalué au regard des moyens choisis par le Parlement ou la législature. (rien de nouveau ici)

[197] Tout compte fait, dans les motifs de la Juge en chef, l’objectif de la loi est considéré comme s’il devenait inattaquable lorsque les tribunaux entament l’analyse de la proportionnalité. Tout moyen qui ne permettrait pas de réaliser intégralement l’objectif serait exclu de la gamme des solutions raisonnables. À cet égard, les motifs semblent contradictoires. Ainsi, on lit au par. 54 que « [l]es moyens moins attentatoires qui ne lui permettraient pas de réaliser son objectif ne sont pas examinés à ce stade », c’est‑à‑dire au stade de l’atteinte minimale. Une telle approche limiterait considérablement la portée de l’examen judiciaire des mesures gouvernementales et la réduirait à une analyse de la concordance des mesures avec les objectifs. Toutefois, je remarque qu’ailleurs dans ses motifs la Juge en chef semble plus sensible à ce problème. Ainsi, on peut y déceler une indication que les mots « atteindre l’objectif », pourraient vouloir dire en fait chercher à savoir s’il existe un autre moyen d’atteindre l’objectif « de façon réelle et substantielle » (par. 55). Concrètement, ce que cela signifierait en réalité n’est pas aussi clair qu’on pourrait le souhaiter. Néanmoins, ce passage semble indiquer que, même au stade de l’atteinte minimale, l’objectif pourrait devoir être redéfini et circonscrit.

[198] En fait, on peut se demander comment pourrait‑on atteindre un objectif de façon réelle et substantielle sans lui donner une interprétation atténuée. D’ailleurs, une approche différente de l’interprétation et de l’application du test de l’arrêt Oakes semblerait difficile à concilier avec les décisions antérieures de notre Cour. Notre récent arrêt Charkaoui c. Canada (Citoyenneté et Immigration), 2007 CSC 9, [2007] 1 R.C.S. 350, donne un bon exemple d’une interprétation différente de la nature de l’analyse de la proportionnalité.

[201] En outre, le permis de conduire que le gouvernement refuse de délivrer ne constitue pas un privilège. Il n’est pas accordé à la discrétion des gouvernements. Tout aspirant conducteur a le droit d’obtenir un permis s’il respecte les conditions nécessaires et possède les qualifications requises. Un tel permis, comme nous le savons, est souvent d’une importance capitale dans la vie quotidienne et c’est assurément le cas dans les zones rurales de l’Alberta. On pourrait concevoir d’autres solutions à la fraude d’identité qui se situeraient dans une gamme de mesures raisonnables et permettraient d’établir un juste équilibre entre les intérêts sociaux et constitutionnels en jeu. Il est impossible d’atteindre cet équilibre en minimisant les répercussions des mesures sur les croyances et pratiques religieuses des huttérites et en leur suggérant de s’en remettre aux chauffeurs de taxi et aux services de location de camions pour exploiter leurs fermes et préserver leur mode de vie. La sécurité absolue reste probablement impossible à atteindre dans une société démocratique. Restreindre de façon limitée l’objectif de la province de réduire au minimum le vol d’identité ne compromettrait pas indûment cet aspect de la sécurité des Albertains et s’inscrirait peut‑être dans la gamme des solutions de rechange raisonnables et constitutionnelles. De fait, l’objectif déclaré de la province n’est pas coulé dans le béton et n’a pas à être réalisé à tout prix. La mesure attentatoire a été mise en oeuvre dans le but d’atteindre l’objectif hypothétique de réduire au minimum le vol d’identité en exigeant le permis de conduire avec photo. Mais le fait qu’un petit groupe de personnes détiennent un permis sans photo ne compromettra pas de façon importante la sécurité des Albertains. En revanche, le règlement contesté impose un lourd fardeau à un petit groupe de personnes. La photo obligatoire ne constitue donc pas une restriction proportionnée aux droits religieux en cause.

[202] Pour ces motifs et ceux de ma collègue la juge Abella, je suis d’avis de rejeter le pourvoi avec dépens.

Lire cette décision ici

Et un autre article sur le site The court